Alexa Seleno
@alexaseleno
DIVERSIFICATION DE L’HABITAT PISCICOLE SUR LE SICHON ET AMÉLIORATION DE LA CONTINUITÉ ÉCOLOGIQUE (2020)

DIVERSIFICATION DE L’HABITAT PISCICOLE SUR LE SICHON ET AMÉLIORATION DE LA CONTINUITÉ ÉCOLOGIQUE (2020)

Cette opération a été financée dans le cadre du Contrat Territorial Milieux Aquatiques des Affluents de l’Allier par :

  

CONTEXTE

Le contrat territorial « Affluents de l’Allier » prévoit un volet d’actions dont l’objectif est d’améliorer/restaurer le fonctionnement hydromorphologique des cours d’eau. Cet objectif regroupe plusieurs actions dont des actions dédiées à la restauration de la continuité écologique et des actions visant à augmenter spécifiquement le potentiel en habitats piscicoles du cours d’eau.

En effet, la présence d’ouvrages à l’origine de retenues a entrainé une banalisation des écoulements, un colmatage des faciès profonds et un étalement de la lame d’eau. Ces caractéristiques hydrauliques rendent la vie piscicole difficile notamment en période estivale. Sur le Sichon médian, certains linéaires de cours d’eau présentent naturellement un déficit d’habitats piscicoles en lien avec l’hydrologie. Il apparait donc important de diversifier les habitats pour permettre d’augmenter les zones de cache des poissons et la lame d’eau en période d’étiage.

Le programme d’actions du Contrat Territorial « Affluents de l’Allier » porté par Vichy Communauté prévoit donc une action de « Diversification des habitats piscicoles (C32-8) ». L’objectif est de restaurer la fonctionnalité du cours d’eau :

  1. en améliorant une continuité écologique localement contrainte par deux anciens seuils en enrochement, dégradés et sans usages ;
  2. en diversifiant l’habitat piscicole par la pose de blocs en enrochements sur trois secteurs où le Sichon constitue la limite entre les territoires des communes de Cusset, Le Vernet, Molles et Busset.

PROBLEMATIQUE

Ces secteurs du Sichon présentaient majoritairement des zones avec de faibles diversités d’écoulement et des habitats peu variés. Cet état était renforcé à l’étiage compte tenu d’une largeur importante du lit mineur générant une lame d’eau de faible profondeur avec des écoulements uniformes peu propices à l’habitat piscicole ainsi qu’une déconnection des habitats de berges. Cette absence de diversité d’écoulement favorisait un réchauffement et une baisse de l’oxygénation de l’eau accentués par la succession des seuils et des retenues sur le Sichon.

Ce manque d’habitats piscicoles apparait notamment comme un des facteurs limitant la densité en truite fario sur ces secteurs en réduisant la capacité d’accueil pour cette espèce. En effet, pour se maintenir, les truites adultes ont besoin de zones assez profondes et d’un abri naturel formé par des branches, racines ou blocs appelé « cache ».

Les capacités d’accueil et de recrutement pour la truite fario sur le Sichon sont également très pénalisées par une anthropisation historique avec la présence de nombreux ouvrages impactant le transit sédimentaire et la circulation piscicole.

TRAVAUX REALISES

Objectifs des travaux

Les objectifs du projet étaient :

  1. la diversification des écoulements sur des secteurs très homogènes par la mise en place de blocs en enrochements ;
  2. l’augmentation de la capacité d’accueil pour la faune piscicole et macrobenthique par la création d’abris ;
  3. l’amélioration de la continuité écologique (piscicole et sédimentaire) par la suppression d’anciens seuils, sans usages, et en état de dégradation avancé.

La réalisation de ces travaux permet :

  • de contribuer à l’amélioration de la capacité auto‐épuratoire du cours d’eau, en lien avec la diversification des écoulements induites par le projet. Il s’agit d’un objectif de la Directive Cadre sur l’Eau de retour au bon état écologique du cours d’eau ;
  • d’augmenter la diversité des habitats et donc de favoriser la vie, la circulation et la reproduction des espèces aquatiques, notamment des salmonidés, et d’une manière générale de tendre vers une biodiversité conforme aux potentialités du milieu ;
  • de retrouver une bonne capacité d’auto‐curage du cours d’eau limitant les phénomènes de colmatage des substrats en lit mineur.
Réalisation des travaux

Les travaux ont consisté d’une part en la pose de blocs d’enrochements libres sur un linéaire total d’environ 350 m de cours d’eau. Ce sont un peu plus de 120 tonnes de blocs qui ont été réparties à l’aide d’une pelle mécanique équipée d’un long bras muni d’une pince. Chaque bloc a été disposé individuellement ou par groupe de 2 ou 3 en fonction de l’objectif recherché : constitution de caches, rétrécissement de la lame d’eau, redirection des écoulements.

D’autre part, les deux seuils présents sur le secteur  ont été effacés et les blocs issus de leur démantèlement ont été réutilisés pour la diversification des écoulements et des habitats. La majorité des travaux ont été opérés depuis la berge mais certains secteurs présentant un accès difficile, notamment pour l’intervention sur les seuils, ont contraint la pelle mécanique à circuler dans le cours d’eau sous couvert de l’arrêté préfectoral autorisant les travaux.

La suppression des chutes liées aux deux seuils (ROE9280 et ROE104808) a rétabli la circulation piscicole pour l’ensemble des espèces sur un tronçon d’environ 2,9 km entre le barrage du Moulin de Ribière à l’aval et la cascade de l’Ardoisière, obstacle naturel, à l’amont.